Mory-Ducros : combien de salariés seront sauvés ? 13 janvier 2014 Transport 4 Comments Marie MEHAULT Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Temps de lecture : 3 minutesL’annonce est tombée ce samedi 11 janvier : l’Etat veut mettre la « main à la poche », pour aider le transporteur Mory Ducros, en dépôt de bilan. Mais attention, à plusieurs conditions : d’abord, selon les déclarations d’Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, cette aide (17.5 millions d’euros seraient débloqués) n’irait qu’à un seul des quatre repreneurs potentiels : Arcole, l’actionnaire principal de Mory Ducros. Holding industrielle à capitaux français spécialisée dans la reprise et le redressement d’entreprises sous-performantes ou déficitaires, Arcole a annoncé son offre de reprise sur son site internet dès le 3 janvier 2014. Mais trois autres repreneurs sont en lice. Par ailleurs, Arnaud Montebourg demande à l’ensemble des transporteurs routiers de ne pas déposer de contestation auprès de Bruxelles, pour concurrence déloyale. Ce qui n’est pas gagné : bien d’autres professionnels de la route sont en difficulté aujourd’hui, et doivent affronter conjointement la crise, le cabotage des transporteurs de l’Est, et l’incertitude qui plane sur l’écotaxe et sa mise en œuvre. Néanmoins, la proposition d’Arcole Industrie a le mérite de vouloir sauvegarder 1900 salariés de Mory Ducros, sur les 5000 employés actuellement répartis sur les 85 agences de l’entreprise. Au total, ce seraient donc 17.5 millions apportés par l’Etat, 17.5 millions apportés par Arcole Industries, et enfin, un crédit bancaire prévu à hauteur de 15 millions d’euros pour compléter ce financement. « Nous avons là une solution qui sécurise l’offre d’Arcole et qui permet de rassurer toute la clientèle de Mory Ducros. Nous allons pouvoir envisager une sortie de crise avec l’ensemble de la profession », a affirmé Arnaud Montebourg. Mais il faut relativiser ces apports d’argent : numéro deux français du transport de colis, Mory Ducros a perdu 79.5 millions d’euros lors de son dernier exercice. Son dépôt de bilan symbolise l’une des plus grosses faillites en France depuis Moulinex, en 2011. Surtout, si près de 2000 salariés sont repris par Arcole, il en resterait 3000 sur le carreau. Au total, seules 43 agences sur les 85 seraient conservées. Les trois autres offres de reprise ne proposaient de garder que 400 à 500 personnes. Pour les syndicats, malgré tout, le compte n’y est pas, même dans le dossier Arcole. « cela fait vraiment, vraiment beaucoup de monde » sans espoir de continuer dans l’entreprise, a estimé Fabian Tosolini, secrétaire national CFDT des transports. Le tribunal de commerce de Pontoise rendra son verdict le 31 janvier prochain. Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Marie MEHAULT