Logistique et transport militaires : l’incroyable variété des métiers de l’armée 24 juillet 2014 Logistique, Transport 2 Comments Marie MEHAULT Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Temps de lecture : 7 minutesLa logistique militaire, ensemble des actions qui visent à soutenir les opérations des forces armées, est très certainement l’un des secteurs de la France qui offre la plus grande variété de métiers, de logistique pure mais aussi de transport, dans de nombreux domaines. « Science de la planification et de l’exécution de déplacements des forces armées et de leur maintenance », selon la définition de l’OTAN, la logistique militaire va couvrir des domaines aussi différents que la conception, l’expérimentation, l’acquisition, la maintenance et la réparation des matériels et des équipements. Elle va aussi recouvrir la notion de transport du personnel, des matériels et des équipements, et encore l’acquisition, la construction et l’entretien d’installations et d’infrastructures, le ravitaillement en combustibles, en nourriture et en munitions, l’acquisition ou la prestation de services, et enfin le soutien médical et sanitaire. C’est pendant la Seconde Guerre mondiale que la logistique militaire a trouvé toute son envergure en Europe : le débarquement des Alliés en Normandie à constitué un projet logistique considérable : 150 000 hommes débarqués sur les plages et 14 000 hommes acheminés par avions et planeurs, suivis des matériels et équipements nécessaires…. Le tout en quelques heures ! « C’est en respectant la logistique que le Général Eisenhower mena jusqu’à la victoire la machinerie des armées du monde libre » déclara à ce sujet le général De Gaulle. Depuis, la logistique et le transport militaires se sont développés progressivement, en s’adaptant aux besoins de l’armée et à l’évolution des combats et des opérations de la France partout dans le monde. Aujourd’hui, la logistique et le transport militaires constituent un secteur fondamental et très sophistiqué du ministère des Armées. Ces deux domaines regroupent un large éventail de métiers à la fois différents et complémentaires. De la rigueur des professionnels de la logistique dépendent généralement le succès des opérations et même souvent, la vie des soldats engagés. – les combattants de la logistique : ce sont ceux qui vont conduire des véhicules poids-lourds ou super poids-lourds sur n’importe quel terrain d’opérations. Ils devront prendre les bonnes décisions au bon moment. Ils pourront également être amenés à conduire des ensembles porte-blindée, et exécuteront des missions de logistique et de ravitaillement au sein des escouades militaires, ou de manière isolée, en France ou à l’étranger, sur des missions de courte durée. Le combattant de la logistique doit savoir manœuvrer un citernier tactique, des unités de transport poids-lourd et super poids-lourds ou des grues; il doit aussi savoir travailler au déchargement portuaire de matériel militaire en tant que technicien portuaire. L’armée ne recrute des combattants de la logistique que s’ils sont entre 17,5 et 29 ans, s’ils sont de nationalité française, et diplômés au moins d’un B.E.P ou d’un C.A.P., et dans l’idéal, du baccalauréat. Il s’agit de contrats à durée déterminée de 3 ans, 5 ans, 8 ans ou 10 ans renouvelables. La rémunération est de 1250 € net par mois (logé et nourri en régiment) en début de contrat. Le candidat doit posséder les permis véhicule léger (VL), poids-lourds (PL), super poids-lourds (SPL), et une formation de pilote porte-blindée ou une qualification en transport de marchandises dangereuses, et, s’il souhaite servir dans un régiment du train, il doit posséder le module spécialisé de conducteur poids-lourd d’unité de transport. – L’agent logistique : s’engager comme agent logistique, c’est gérer des stocks de pièces détachées ou de munitions et leur acheminement, pour que l’équipement des soldats soit toujours disponible. Après une formation générale initiale puis une spécialisation, le technicien logistique doit être capable d’assurer le stockage, la répartition et la manipulation des matériels relevant de la maintenance technique, des pièces de rechange et des munitions. En fonction des besoins, il peut aussi être amené à conduire un chariot élévateur. Le technicien logistique, de son côté, est l’opérateur spécifique qui s’occupe de l’approvisionnement magasinier et qui est responsable des marchandises destinées aux unités, assurant ainsi le bon déroulement du quotidien des soldats. Il est en charge de la réception et de la distribution des marchandises, il gère les stocks et les magasins. – Le chef de groupe déploiement lourd et études du génie, lui, devra exercer des responsabilités humaines et techniques dans le domaine du combat et des techniques de génie. En opérations extérieures, il devra diriger l’exécution de chantiers et effectuer les travaux nécessaires à l’amélioration des infrastructures et à la protection des unités sur le terrain : voies de circulation, implantation d’un poste central ou d’une base de soutien, site de franchissement, chantier de travaux publics etc… – Autre métier très varié dans le domaine de la logistique militaire : le poste de chef d’escouade transport ravitaillement : il devra gérer le transit ferroviaire et portuaire, la manutention, le transport d’engins blindés, la régulation ravitaillement et approvisionnement citerne tactique… il devra également instruire les différents équipages en vue d’exécuter des missions de soutien logistique dans un cadre soit interarmées, soit interallié, dans le respect des règles de sécurité de sauvegarde. Le chef d’escouade transport ravitaillement part régulièrement en opérations extérieures. En régiment, il participe à l’instruction et aux entraînements des combattants de la logistique. Il prépare et conduit les missions logistiques en termes de personnel, de matériel et de technique, avec le souci permanent de la sécurité. – Le combattant du pétrole, quant à lui, devra plus spécifiquement participer au soutien logistique pétrolier des forces armées, pour que celles ci soient toujours opérationnelles. Il est chargé du transport et de la distribution de carburant en qualité de conducteur super poids-lourd, mais aussi du stockage et de la gestion des produits pétroliers en tant qu’opérateur pétrolier, et encore de la maintenance des matériels et des véhicules du service des essences des armées sur le territoire français ou en opérations extérieures. Côté transport, l’armée emploie également énormément de personnel : – Le chef de char ou d’engin blindé commande et entraîne techniquement, physiquement et moralement les équipages de chars de deux à six personnes, et devra si besoin exécuter des actions de combat blindé coordonnées au sein de son unité. Il part régulièrement en opérations extérieures… En conséquence, il doit savoir commander aussi bien un char Leclerc, un AMX-10 RC Roues-Canon, ou un véhicule blindé léger. En régiment, il participe à l’instruction et aux entraînements, tout en encadrant les combattants de la cavalerie blindée sur engins. Le chef de char ou d’engin blindé est affecté dans des régiments qui peuvent être aussi à environnement aéroporté, de montagne, ou à vocation outremer (troupes de Marine). Pour être candidat à un poste de chef de char ou d’engin blindé, l’armée exige du postulant un bon esprit d’équipe, le goût de l’action, l’esprit d’initiative et une certaine ouverture d’esprit. Elle recrute des hommes et des femmes entre 17,5 et 25 ans, de nationalité française et diplômés du bac (obligatoire). Ensuite, une formation initiale de huit mois à l’école nationale des sous-officiers d’active est indispensable pour acquérir les bases du métier de chef de groupe. Puis, une formation est proposée en école de spécialité dans le domaine des blindés. Les contrats sont des contrats à durée déterminée de cinq ans renouvelables. La rémunération est de 1450 € net par mois (logé nourri) au premier contrat. – Dans le domaine des blindés, il existe également le poste de combattant de l’infanterie sur engin blindé. Membre d’un équipage d’infanterie, il est pilote d’un engin blindé à roues comme le VBCI, ou tireur sur engin blindé (VBCI, VAB…). Il est chargé d’assurer le service de l’armement de l’engin (canon, mitrailleuses…) et de missions d’observation. Il participe enfin aux opérations de maintenance des véhicules et aux entraînements au tir. Il doit être à tout moment en situation opérationnelle. – Le chef d’équipage livraison par air commande une équipe d’arrimeurs largueurs en vue d’effectuer les opérations de conditionnement et de mise à terre des charges emportées par avion, au profit de troupes au sol. Ce poste est exercé prioritairement par des candidats ayant une formation de parachutistes, à condition de répondre à des critères physiques, psychologiques et moraux très précis. Le chef d’équipage LPA part régulièrement en opérations extérieures. En régiment, il participe à l’instruction et aux entraînements des combattants de la logistique, et à la gestion et à la formation des chefs d’équipage et des arrimeurs. En opération ou en exercice, il conduit l’exécution des actions de conditionnement en vue d’un aérolargage ou d’un aérotransport, et il assure les responsabilités en soute. Au quotidien, il s’occupe de l’entretien du matériel et des lots de conditionnement et de largage. – Le combattant de l’appui-mouvement : au volant d’un poids-lourd, ou au guidon d’un motocycle, il exécute des missions de circulation au sein d’une patrouille, en veillant au bon déroulement des déplacements routiers de l’armée. Il renseigne la hiérarchie sur l’ambiance et sur l’aspect du terrain sur lequel circule le convoi. – Le pilote d’hélicoptère sous contrat d’officier est chargé de piloter les hélicoptères en vol de combat, en circulation aérienne militaire, en vol de nuit ou en vol aux instruments. Il seconde le commandant de bord dans la gestion du vol, en assurant le pilotage en sécurité de l’appareil. Il exerce dans un régiment d’affectation des responsabilités humaines et techniques, dans le domaine des opérations en milieu aéronautique. Il doit préparer les missions au sol, organiser le plan de vol en fonction de l’analyse des données techniques et météorologiques, et il est responsable de l’exécution du vol. – Le combattant pilote du génie : à ce poste là, il faut être capable de mettre en place un véhicule unique en son genre : un pont flottant motorisé. Après une formation générale puis une spécialisation, le combattant en pilote du génie sera chargé de conduire les ponts flottants motorisés de l’armée de terre, ou d’autres types de matériel spécifique (à roues ou à chenilles). – Enfin, le technicien déploiement lourd conduit des véhicules spécialisés sur n’importe quel terrain : au volant d’engins spéciaux légers ou lourds, en tant que grutier ou comme « opérateur centrale », il exécute des missions d’aide au déploiement, au sein d’une escouade ou en véhicule isolé, en France ou à l’étranger. Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Marie MEHAULT