Permis Poids lourds : le changement c’est maintenant ! 11 février 2013 Législation 19 Comments Marie MEHAULT Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Temps de lecture : 3 minutesDepuis le 19 janvier, il y a tout juste un mois, une petite révolution est en marche pour les détenteurs de permis de conduire… Révolution discrète, mais fondamentale. Et si elle concerne tous les types de permis, les catégories C et D (poids lourds et transports en commun) sont celles qui connaîtront le plus de changements…. le plus de contraintes, aussi. 2013-2033 : vingt ans tout pile, pour changer de fond en comble le paysage du permis de conduire Français. Alors évidemment, au bout d’un mois (le début de la réforme a été acté au 19 janvier 2013), l’heure est surtout à la prise de conscience : les uns et les autres commencent à comprendre les enjeux de tels changements. D’autant que les catégories Poids Lourds (permis C) et transports en commun (permis D) seront les plus impactées. De quels changements parle-t-on, d’abord ? En ce qui concerne les permis directement liés à la logistique, transport de marchandises ou de personnes, les modifications sont conséquentes et il faut s’y préparer : d’abord, l’émergence de plusieurs « sous-catégories » à l’intérieur des permis C et D, en fonction du poids de leurs remorques ou de la longueur des véhicules. Et surtout, le recul de l’âge légal à 21 ans pour le permis C, et à 24 ans pour le permis D, pour qui ne dispose d’aucune formation professionnelle. Avec une formation pro, on redescend à 18 ans pour le C, et 21 ans pour le D. « Il faudra compter 140 heures de formation, donc 4 semaines de 35 heures, pour un coût d’environ 2000 euros HT pour l’employeur », explique le directeur d’un organisme de formation qui a participé aux commissions de réflexion sur la réforme. « Mais contrairement à l’ancien permis, ce sera un vrai bilan de compétences mécanique, avec des exercices de diagnostic technique par exemple. En revanche, savoir conduire sur boîte automatique ou manuelle ne sera plus vraiment un critère. » Par ailleurs, d’ici 2033, le permis à l’ancienne en carton rose, valable à vie, n’existera plus. Il sera progressivement remplacé par un permis plastifié et rigide façon carte bleue, équipé de la même puce électronique permettant de tout savoir sur le conducteur (antécédents d’accidents ou de verbalisations, alcool au volant, retraits, suspensions de permis, port de lunettes, handicap…). Voilà qui vaut pour toutes les catégories, du deux roues au bus scolaire, tout comme le fait que ce nouveau permis devra être renouvelé régulièrement sur la base d’un bilan de compétences, et ne sera donc plus valable ad vitam æternam. Mais l’impact sera bien plus fort au niveau des permis poids lourds et transports en commun : car pour eux, les nouvelles formalités administratives devront être accomplies tous les 5 ans, contre une fois tous les 15 ans seulement pour les catégories A et B ! Mi-février 2013, un mois tout pile donc après la mise en route du projet, les centres de formation sont surtout dans le questionnement : cette réforme sera-t-elle plus favorable aux femmes, sachant que le transport de marchandises et de voyageurs s’est largement féminisé ces dernières années ? Quelles contraintes pour les artisans et les véhicules d’urgence, dont le poids oscille souvent entre deux catégories de véhicules en fonction du chargement ? Fin janvier, les inspecteurs ont tout de même observé trois jours de grèves pour protester contre une réforme qu’ils estiment « bâclée » : « cela fait 6 ans que cette réforme est à l’étude, et on nous balance maintenant sans préavis six nouvelles catégories de permis C et D sans avoir pris le temps de nous former à tout ce que cela implique », explique un délégué régional du syndicat majoritaire des inspecteurs. « Pour les poids lourds et transports en commun, presque tout va changer. Il n’y a que pour les voitures que presque rien ne bouge ». Cette réforme devrait coûter 532 millions d’euros à l’Etat français, si l’on tient compte uniquement des 38 millions de permis déjà en circulation. Sauf que plus de 45 000 nouveaux permis sont délivrés chaque année en France… rien que pour le « groupe lourd » des transports de marchandises et de voyageurs ! Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Marie MEHAULT