Hyperloop : la course vers le train du futur est lancée !

25 mai 2016 Transport 1 Comment Marie MEHAULT
Temps de lecture : 5 minutes
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Crédit photo : Elon Musk

600 kilomètres en 30 minutes ? Vous ne rêvez pas, cela pourrait être possible bien plus vite qu’on ne le pense : le train du futur n’est plus un fantasme depuis le 13 mai 2016, date à laquelle l’Hyperloop – c’est son nom – a été testé pour la première fois aux Etats-Unis. Sous les yeux des journalistes du monde entier, un petit miracle s’est produit. Un rail, un petit engin posé dessus, une accélération maximale : 160 kilomètres heures à la seconde… Trois fois plus rapide qu’une voiture de course sur un circuit de Formule 1. Ce nouveau système de propulsion électromagnétique, testé, donc, dans le désert du Nevada il y a dix jours à peine, pourrait bien révolutionner les transports de demain. Objectif à terme : équiper de ce petit engin des capsules dédiées au transport de passagers, et leur permettre de réaliser 600 kilomètres en 30 minutes à peine, en utilisant uniquement l’énergie solaire.

 

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Crédit photo : Elon Musk

L’Hyperloop, ce serait donc l’équivalent du Concorde, capable de circuler à hyper grande vitesse, à la vitesse du son même… mais sur terre et non dans les airs, qui permettrait de relier Paris à Marseille en trois quarts d’heures, ou San Francisco à Los Angeles en 30 minutes, c’est-à-dire deux fois moins de temps qu’en avion, le tout en protégeant l’environnement. Car ce moyen de transport futuriste, cofinancé par la SNCF, serait entièrement propre. Son inventeur ? Elon Musk, un milliardaire américain qui s’est rendu célèbre par l’invention des voitures Tesla.

 

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Crédit photo : Elon Musk

« Il ne s’agit plus d’aller quelque part mais d’être quelque part, de se télé-transporter quasiment d’un point de la terre à l’autre, en ayant à peine le temps de s’en rendre compte. Cela permettrait d’éviter de polluer notre planète, mais aussi de résoudre le problème des villes saturées par les embouteillages, où la vie devient un enfer parce qu’on est coincé en permanence dans un océan de voitures immobiles, où l’on perd un tiers de sa vie si ce n’est plus à ne rien faire d’autre que de pester au volant de sa voiture. Demain, avec l’Hyperloop, on pourrait honorer des rendez-vous dans des endroits très éloignés l’un de l’autre, dans la même journée, donc gagner aussi du temps pour soi, pour sa vie personnelle, tout en étant très flexible et efficace dans son travail. J’ai inventé ce système pour échapper aux retards d’avions, aux bouchons sur la route et aux villes où l’on ne peut plus circuler qu’en portant un masque, tellement elles sont polluées par les particules fines », explique Elon Musk.

 

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Crédit photo : Elon Musk

« Les passagers seront assis dans une capsule comme dans un compartiment de train ou une cabine d’avion, sur ce point là ce n’est pas très différent de ce que nous connaissons aujourd’hui… Mais il y aura une version luxe pour 28 passagers par capsule et une autre moins chère avec 40 passagers par capsule », confie Dirk Ahlborn, CIO de la start up Hyperloop Transportation Technologies qui travaille sur le développement du projet. « Il y aura deux versions, une pour les voyages locaux, un peu comme un métro, et une autre version pour les grandes distances entre les différentes villes du monde. Les capsules seront posées sur des coussins d’air pressurisé, ce qui leur permettra d’aller très vite en consommant très peu d’énergie, avec un confort maximal pour les personnes à bord. Dans les courbes il faut ralentir un peu, ainsi que dans les centre-ville, donc en fait il ne circulera à 1220 kilomètres heure que dans les lignes droite, mais enfin, ce sera toujours deux fois plus vite qu’en avion aujourd’hui, sans compter qu’on ne perdra pas un temps fou à embarquer et à débarquer, ce qui annule un peu, actuellement, le bénéfice du transport par les airs ! »

 

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Crédit photo : Elon Musk

Les passagers ne devraient pas ressentir de malaise particulier, car l’accélération sera très progressive. Pour le reste, les sensations seront proches de ce que l’on éprouve en voyageant en avion. Il n’y aura donc pas besoin d’effectuer des entraînements préalables avec l’armée avant d’utiliser l’Hyperloop ! Par ailleurs, le problème du « dernier kilomètre » est également à l’étude chez Tesla, pour permettre aux passagers de rejoindre très facilement les gares Hyperloop : « Ce doit être aussi simple que d’appuyer sur un bouton et d’avoir directement un chauffeur qui vient vous chercher et vous emmène à la gare principale de votre ville », reprend Elon Musk. « Notre but est de faciliter au maximum l’usage de l’Hyperloop, afin d’en réduire les coûts au maximum pour l’usager, qui pourrait acheter des tickets comme dans le métro et utiliser ce moyen de transport plusieurs fois par jour. Nous voulons que ce soit démocratique, et utilisé par le plus grand nombre. Et pour cela, nous voulons gagner de l’argent autrement qu’en faisant payer des fortunes aux voyageurs. L’idéal, ce serait même que ce soit gratuit. Le voyageur ne coûtera que 30 dollars à Tesla, c’est facile à récupérer, par exemple avec de la publicité pendant les 40 minutes que durent le trajet et pendant lesquelles nous avons toute l’attention du voyageur. Nous avons déjà un business model, et ce sera très rapidement rentable ».

 

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Crédit photo : Elon Musk

D’ici la fin de l’année, c’est la capsule transportant les passagers qui sera testée par la firme Tesla. A terme, elle circulera dans un tube à très basse pression, qui pourra être installé dans les airs comme sous terre ou sous les océans. La Finlande, la Suisse et la Suède travaillent à des projets similaires. Demain, voyager en un temps record sera possible. Et les frontières du temps et de l’espace vont encore s’élargir pour tous ceux qui auront un Hyperloop près de chez eux. Ce nouveau train supersonique, qui roulera à plus de 1220 kilomètres/heure, devrait être mis en circulation dès 2018, au Moyen Orient et en Asie, puis en Europe et aux Etats-Unis où la réglementation est plus sévère. Train, métro,  il pourra prendre des formes différentes selon les villes et les besoins de leurs habitants. A terme, Tesla compte également révolutionner le fret, avec un Hyperloop adapté au transport de marchandises. Et qui sait, peut-être que dans un demi-siècle, il permettra à n’importe qui d’habiter à des milliers de kilomètres de son lieu de travail, ou de recevoir le soir même des produits achetés au bout du monde le matin !

 

 

Marie MEHAULT