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Mâcon, 34 000 habitants : ses vignobles, son rugby…. Et surtout, surtout, son site Nespresso, grande fierté locale. Quand on passe par là, c’est presque comme si George Clooney en personne était un habitué des lieux. Au cœur de la Bourgogne, allez savoir pourquoi, s’est implanté le géant mondial du café, l’as de la dosette, le magnat de l’or noir. Pourtant, rien n’est dû au hasard : car Mâcon, c’est le royaume d’Orium, prestataire de solutions logistiques hyper performant, qui a inauguré il y a un an à peine 12 000 mètres carrés de plateforme dédiés aux capsules de Clooney. « Vite emballé, vite expédié : c’est la rapidité de ce spécialiste en e-logistique, qui nous a séduits », explique Arnaud Deschamps, PDG Nespresso France. « Ici, ils sont plus rapides, plus agiles. Mâcon est une ville qui a des infrastructures idéales pour développer un e-commerce de qualité. »

4800 emplacements pour les palettes de stockage, les machines et les accessoires de dégustation, 14 portes à quai et 10 tables de préparation : le site expédie plusieurs milliers de commandes Nespresso, chaque jour. Quatorze des vingt-trois boutiques du groupe sont livrées à partir de cette plateforme. Mais ce sont surtout les commandes passées par internet ou par les applications smartphone qui sont concernées. Cela représente près de 60% des consommateurs… Pour faire face, il a donc fallu investir, et pas qu’un peu : « Cela représente une centaine d’emplois qui ont été créés en 12 mois à peine », raconte Olivier Moreau, Président d’Orium. « Nous avons injecté ici entre 1.5 et 2 millions d’euros en moins de 18 mois ! »

Un investissement, certes, mais aussi une sacrée vitrine pour la ville. « C’est un succès en termes d’emplois créés, mais aussi par rapport à la qualité des entreprises qui s’implantent », se réjouit Jean-Patrick Courtois, sénateur-maire de Mâcon. « Avoir aujourd’hui les expéditions de Nespresso, entreprise internationale qui a des expéditions mondiales, est un gage de réussite certain et une très grande publicité pour notre commune. » Le centre tourne du lundi au vendredi, et de 5H00 à 22H00, le samedi de 8H30 à 16H30. Sur les écrans d’ordinateurs, défilent les commandes passées sur un simple coup de fil, un clic Internet  ou par bon de commande courrier. Chaque client a son code, chaque commande sa spécificité.

Car « le café, c’est d’abord une course contre la montre », explique Martine Varieras,  Directrice des Opérations de Nespresso France. « Pour préserver les parfums, il faut faire le plus vite possible ! Il faut bien comprendre que la Supply Chain Monde intègre chez nous des milliers de petits fermiers, éparpillés sur la planète. Et à partir de là, à nous de trouver comment mutualiser au mieux les moyens et de réaliser les meilleures économies d’échelle, de la production au contrôle en passant par le stockage et le transport. La plateforme de Mâcon est cruciale, car pour nous, la livraison au particulier doit être un avantage et non une contrainte. Cela nous permet de proposer aux Membres de notre club le mode de livraison le plus adapté. »

450 kilomètres plus loin, au fin fond de l’Alsace, une autre petite ville a vu sa destinée bouleversée par l’arrivée d’un géant du luxe. A première vue, c’est un hangar comme un autre… il est pourtant l’élément le plus révélateur du développement actuel de Lalique, le roi du verre soufflé. Ici, le groupe Suisse Art et Fragrance, propriétaire de la cristallerie Lalique depuis 2008, a gagné son pari : intégrer l’ensemble de sa logistique sur un seul site, à Vingen-sur-Moder au cœur du Bas-Rhin, et enregistrer à nouveau des bénéfices, grâce au travail de ses 398 salariés. C’est d’ici que vases et colis partent désormais pour relier Vingen-sur-Moder au marché mondial, sans aucun intermédiaire !

« Hier encore, un produit qui partait de chez nous transitait par plusieurs lieux de stockage, et on avait une perte de 48 heures à une semaine avant de pouvoir expédier au client. Aujourd’hui, un objet est commandé le matin, il part au client dans l’après midi » explique Denis Mandry, le directeur de l’usine. Cette concentration de toutes les activités sur un seul et unique site, c’était l’une des grandes idées du nouveau patron suisse de Lalique, qui a repris l’entreprise et souhaite l’inscrire dans la durée. Ainsi, après une première injection de 7 millions d’euros dans un nouveau four à bassin, en 2010, il a choisi de relier le site industriel à 2000 mètres carrés de centre logistique. Avec, comme base solide, le savoir faire des salariés. Pas question de travailler en série : les produits Lalique sont faits main, chacun est une œuvre d’art, et la logistique, sur place, respecte ce principe : jamais, sur une plateforme, on n’aura vu les produits être traités avec autant de soin, de respect et de précautions. A produits uniques, colis uniques ! 

« Il y a des multinationales qui travaillent à la chaîne, nous on doit vraiment travailler à l’ancienne pour que le client ait des pièces rares, non pas fabriquées avec des machines mais vraiment par l’ouvrier lui-même, et c’est ça qui donne sa valeur à l’objet », raconte un ouvrier. Lalique alimente ainsi 65 de ses points de vente à travers le monde, depuis son site de Vingen-sur-Moder. La petite ville nichée dans l’Est français est le point de départ de livraisons aux quatre coins du globe, souvent pour des palaces, des hôtels de prestige, de richissimes hommes d’affaires, des princes, des rois ou des stars du showbiz. « Il y a un marché de niche pour les articles à très forte valeur ajoutée. Lalique a choisi de se placer sur ce créneau, et tout le savoir-faire de l’usine est tourné vers ce luxe et cette perfection » explique ainsi Silvio Denz, le PDG de Lalique. Prochain chantier du groupe : le développement de la vente par Internet… Autant dire que la plateforme logistique bas-rhinoise a de beaux jours devant elle !