Neige : les transports n’ont pas été aussi perturbés depuis 50 ans ! 18 mars 2013 Transport 1 Comment Marie MEHAULT Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Temps de lecture : 4 minutesLes événements climatiques qui viennent de se produire ont bouleversé comme jamais les transports français, tous secteurs confondus : neige sans discontinuer, congères, verglas… Transport de marchandises et transport de voyageurs, fret, route, aérien, rail… rien n’y personne n’a échappé à une belle galère ! Impossible de traiter un autre sujet cette semaine : car les événements climatiques, en particulier les épisodes neigeux de lundi, mardi et mercredi derniers, ont causé des perturbations jamais vues depuis un demi-siècle ! Des voyageurs condamnés à dormir dans les trains-couchettes, les gares ou les aéroports, l’activité des entreprises a été paralysée par l’absentéisme forcé de leurs salariés, enfermés chez eux par la neige. Des transports publics à l’arrêt total ou, au contraire, pour ceux qui fonctionnaient comme le métro, bondés. Des touristes effarés, obligés d’annuler leur retour chez eux, faute d’avion… Bref, une pagaille inédite depuis les années 1960 ! Les régions du Nord et de l’Ouest de la France ont été particulièrement touchées : côté SNCF, par exemple, on a pu observer des congères hautes de plus de deux mètres le long des voies ferrées, entre Boulogne et Calais ou entre Calais et Lille. Dès mardi soir, les premières difficultés sont aussi apparues en Normandie, pour les trains reliant Paris à Caen, Cherbourg et le Havre. La circulation des locomotives a été totalement arrêtée pour cause… de tempête de neige ! Les rames maintenues à quai, il a bien fallu prendre en charge les passagers, les héberger, les nourrir… Dans 3 petites gares normandes, les voyageurs ont même été bloqués dans les trains, obligés de dormir dedans en compagnie d’automobilistes amenés à bord par la police, parce que leur voiture était bloquée sur les routes ! Une grande première… Ce type de mesure n’avait encore jamais été prise ! Mardi dernier aux petites heures du jour, vers 6 heures, les grandes entreprises de transports publics ont naïvement cru à un retour à la normale… Elles ont bien vite déchanté : dès 7H30, la neige tombait à nouveau de manière extraordinairement drue, épaisse, serrée et très dense. Rebelote : aéroports et gares paralysés, automobilistes en perdition un peu partout, accidents, dérapages, bouchons monstres… Thalys, Eurostar, TGV, TER : cloués à quai. Avions de lignes intérieures ou longs courriers : cloués sur le tarmac. Tramways, bus : cloués dans les entrepôts. Poids lourds : interdits de circulation. Livraisons de marchandises : impossibles. Présence des salariés à leurs postes de travail : aléatoire… La panique générale ! Résultat : les compagnies de transport, marchand ou usagers, ont du mettre en place des cellules de crise renforcées, et envisager des plans de bataille inédits. Chacun a du s’adapter, faire avec, remettre en question l’ensemble de son organisation, de ses habitudes : prendre en charge les clients paniqués, sans toit, sans solution de repli, réserver des milliers de chambres d’hôtels, des gymnases, des salles des fêtes, organiser des distributions de boissons chaudes et de nourriture, de plaids, de médicaments… L’apocalypse !!! Evidemment, tout cela aura des conséquences économiques et financières importantes : le principe de précaution et la priorité absolue à la sécurité des voyageurs ont obligé Air France, la SNCF, la RATP, les compagnies de transports urbains etc… à dépenser beaucoup, pour faire face à l’imprévu d’abord, et rembourser les usagers mécontents, ensuite. Impossible à chiffrer pour l’instant. « Ce qui est sûr, c’est qu’on a assisté à des événements météo sans précédent mais aussi, à une mobilisation extraordinaire de tous les agents, dans toutes les grandes compagnies », souligne Bénédicte Tilloy, cadre d’astreinte à la SNCF mardi dernier. « En ce qui concerne les trains, ils étaient des milliers de cheminots sur le terrain, certains sont même revenus de vacances volontairement pour prêter main forte. Il y avait les gilets rouges qui renseignaient les voyageurs perdus ou paniqués en gares, ceux qui étaient à bord des trains pour assister les personnes, ceux qui s’occupaient de booker les chambres d’hôtels pour les usagers fragiles, femmes enceintes, familles avec enfants en bas âge, personnes âgées ; ceux qui étaient aux manœuvres dans les trains racleurs, les chasse-neige, ou qui passaient le chalumeau sur les voies pour déglacer les rails. Ceux, aussi, qui étaient sur le pied de guerre pour répondre sur les lignes téléphoniques à tous ceux qui se posaient des questions. » Car à chaque fois que de tels événements surviennent, les plans grand-froid des entreprises de transport nécessitent un maximum de bonnes volontés, de bras solides, et du cœur à l’ouvrage. Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Marie MEHAULT