Norbert Dentressangle : « même pas peur » de la crise ! 14 mai 2013 Transport 6 Comments Marie MEHAULT Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Temps de lecture : 4 minutesC’est un groupe de transport et logistique qui fait régulièrement l’actualité : Norbert Dentressangle, leader européen dans son secteur d’activité, apparaît en effet comme un exemple de résistance à la crise, qui touche particulièrement les transporteurs : depuis 2007, la société a doublé son chiffre d’affaires, ses effectifs et son volume d’activité… et ce, malgré un contexte de plus en plus tendu, avec un recul généralisé de l’activité économique, un coût de l’énergie élevé et une augmentation significative des taxes. Là où le chiffre d’affaires global de l’ensemble du secteur recule, de plus de 4%, pour le premier trimestre 2013, Dentressangle n’enregistre qu’une baisse de 1%, soit quatre fois moins que l’ensemble de ses concurrents. Peu inquiets, les dirigeants de l’entreprise expliquent cette baisse très simplement : moins de jours de travail calendaires en 2013, par rapport aux années précédentes, avec malgré tout une belle stabilité des volumes journaliers. Quant à l’exercice 2012, le transporteur a remarquablement tiré son épingle du jeu : malgré un contexte dégradé, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 3.9 milliards d’euros, soit une progression de près de 9 % ! Hervé Montjotin « Nous avons enregistré une bonne dynamique, avec un transport qui résiste bien, une logistique qui progresse en croissance organique, et un freight forwarding qui poursuit sa marche en avant grâce à des acquisitions ciblées en Inde et au Bénélux », explique Hervé Montjotin, président du Directoire de Norbert Dentressangle. « Notre performance en terme de rentabilité opérationnelle est aussi à +9%, donc on a une marge qui s’établit à 3.7%, en progression par rapport à 2011. Tout cela exprime une vraie solidité sur nos fondamentaux, une vraie capacité d’adaptation et une vraie rigueur de gestion. Enfin, notre dette nette est en baisse de plus de 20%, c’est extrêmement encourageant car ça montre que les équipes sont concentrées sur le recouvrement des créances et que nous parvenons à digérer nos acquisitions, ce qui nous met en position favorable pour saisir d’autres opportunités en 2013. » Des opérations de croissance externe sur lesquelles le groupe mise beaucoup : ainsi, Dentressangle vient d’acheter la société espagnole Tilar, ce qui lui permet de développer encore un peu plus son réseau de transport de distribution à la palette dans le sud de l’Europe. L’autre marché sur lequel Dentressangle est leader : le Royaume-Uni, où la branche logistique est particulièrement florissante. De manière générale, le groupe réussit mieux à l’export qu’à l’intérieur des frontières françaises : 58% des ventes sont réalisées à l’international. Ceci étant dit, dans l’Hexagone, le transporteur garde le vent en poupe : début avril 2013, il vient de remporter le marché Brenntag France, le numéro 1 de la distribution de produits chimiques industriels, pour l’exécution des livraisons de matières dangereuses. C’est l’une des armes de Norbert Dentressangle sur le marché : son expertise de longue date dans le transport ultra sécurisé de marchandises classées à risque. Pour cela, le groupe propose une offre de location exclusive avec conducteurs, baptisée « Red Inside », qui a séduit son nouveau client : « Nous voulions une vraie flexibilité, et des plans de transport adaptables en fonction des volumes à livrer », explique-t-on à la direction de Brenntag. Une flexibilité, qui permet à Dentressangle de garder le cap malgré un environnement économique dégradé… mais une flexibilité qui lui est aussi souvent reprochée par une partie de son personnel, n’ayant pas digéré le développement de bases en Pologne et en Roumanie. Certains syndicalistes vont même plus loin, en accusant le groupe d’avoir recours au « travail illégal » et de faire du « dumping social » : « Monsieur Montjotin pourrait-il m’expliquer pour quelle raison tous les chauffeurs de Norbert Dentressangle Forest à Bruxelles ont été licenciés… alors que les chauffeurs d’Europe de l’Est sous statut ND sont toujours là ? Pourquoi « ce très cher Norbert » n’a-t-il pas proposé aux chauffeurs belges des jobs en France ? », écrit ainsi un salarié bloggeur, à l’origine du blog treschernorbert.over-blog.com. Hervé Montjotin rejette formellement ces accusations, tout en assumant certains choix : « Comme à notre habitude, à chaque fois que la conjoncture l’exige, nous mettons en place une politique d’ajustement au cordeau des moyens humains et roulants. Nous faisons preuve d’une vigilance salutaire dans notre gestion opérationnelle, l’adaptation permanente de notre structure de coûts est une priorité absolue ». « Si nous n’avions rien fait, nous serions tout simplement sorti du marché, avec une disparition massive de postes », ajoute Hervé Montjotin. « Ce choix nous a permis de continuer à accompagner nos clients et de préserver l’emploi en France ». Le président du directoire précise qu’en 2012, Norbert Dentressangle employait 33 000 personnes, dont 1000 chauffeurs en Europe de l’Est pour 9000 en Europe de l’Ouest. Et que la France reste le premier pays à bénéficier de ces offres d’emplois, avec près de 5700 conducteurs. Enfin, il rappelle qu’en faisant fabriquer ses véhicules à Bourg-en-Bresse, le groupe est aussi à l’origine de très nombreux emplois indirects en France. Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Marie MEHAULT