Profession : plongeur industriel 18 janvier 2019 Métier Marie MEHAULT Temps de lecture : 3 minutesC’est l’un des métiers les moins bien connus et les plus fascinants du maritime : plongeur industriel. Des scaphandriers, qui consacrent leur vie professionnelle à leurs missions dans les fonds marins, en exploration ou même en travaux en eaux profondes, dans des conditions parfois difficiles. « C’est forcément un métier pas comme les autres puisque le plongeur professionnel passe sa vie en milieu hyperbare, sous pression au sens littéral du terme, dans l’un des milieux naturels que l’on connaît le moins complètement, sur des chantiers industriels très particuliers donc passionnants mais compliqués », explique l’Institut Océanographique. « Le plongeur dit industriel est le plongeur qui n’est pas un moniteur de plongée pour le tourisme, le sport et les loisirs, mais dont le métier va être de plonger pour accomplir ses missions : cela peut-être les plongeurs scientifiques de la police judiciaire pour les affaires criminelles, cela peut-être le plongeur archéologue, le plongeur cameraman, le plongeur chef de chantier ou ouvrier de grands travaux sous-marins (génie civil, militaire, industrie pétrolière, nucléaire…). « La particularité des plongeurs professionnels, c’est qu’ils ont un double métier en somme : celui qu’ils feraient à l’air libre, archéologue, opérateur de prise de vues, policier, plombier, foreur, soudeur, ferronnier, maçon… et celui de plongeur en tant que tel, qui nécessite une formation rigoureuse et approfondie sur plusieurs années. Ce sont donc des profils extrêmement précieux et très recherchés par les recruteurs », analyse le Syndicat des Entrepreneurs de Travaux Immergés. « Et c’est clairement, dès le départ, une vocation : travailler à des profondeurs de plus de 100 mètres, parfois 200, peut se révéler dangereux et difficile ; ce sont des métiers qui s’effectuent uniquement en équipe, et dans un nombre d’heures limité par jour. Il faut avoir envie de travailler dans le noir, le froid, avec une visibilité réduite, par tous les temps, et dans des eaux de plus en plus souvent polluées ! Mais ce sont des métiers indispensables, rares, et demandés donc extrêmement bien payés. Les recruteurs n’hésitent pas à y mettre les moyens pour embaucher des plongeurs professionnels spécialisés sur les missions subaquatiques, qui sont souvent déterminantes et stratégiques pour eux, avec des enjeux importants : souvent 5000 ou 1000 euros par mois hors primes de risque, dès la sortie de l’école. 15 000 pour un plongeur plus expérimenté. Sachant que, comme pour les sportifs de haut niveau, la retraite se prend tôt dans ces métiers-là : un plongeur industriel arrête généralement vers 40 ans pour continuer son métier d’origine, mais sur la terre ferme, ou se reconvertir ». Pour postuler à ce type de profession, il faut évidemment être en excellente condition physique, être méthodique, organisé, concentré, rigoureux, et maîtriser à fond le matériel (bouteilles, combinaisons, masque, etc…) et les règles et protocoles de sécurité pour ne pas se mettre en danger, ni ses équipiers. Il faut avoir franchi les différentes classes de plongée professionnelles pour pouvoir travailler en milieu hyperbare : classe 0 (12 mètres) jusque classe 3 (au-delà de 50 mètres), au cours de formations longues qui s’effectuent dans des établissements spécialisés : Institut National de Plongée Professionnelle, ENS (Ecole Nationale des Scaphandriers), Centre d’Activités Plongée (CAP) du Morbihan, à Trébeurden, près de Lorient. Pour chaque type de métier autorisé, il faut les classes de profondeur, sachant que la classe 3 ne peut être obtenue qu’à l’INPP. Vous disposerez ensuite d’un diplôme de scaphandrier qui vous permettra d’exercer votre spécialité (travaux public, arts et spectacles, industries subaquatiques, archéologie, pêche et récoltes subaquatiques, cultures marines et aquatiques, défense, secours, sécurité et médecine en milieu hyperbare, océanographie et biologie, tunnelier, industrie aéronautique…). Evidemment, ce sont des métiers qui s’exercent en mer mais aussi en milieux profonds d’eau douce. Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Marie MEHAULT